Place au Peuple

jeudi 18 mai 2017

Réponse de la mort et du néant à l'étron suprême...

Salut & Fraternité,

            J'en reste coi et ne cesse de me dire que ce n'est pas vrai, que ce n'est pas possible, qu'il doit y avoir du mal-entendu, du mal dit, du mal perçu, et pourtant... Et pourtant tout cela a au moins le mérite de la clarté. Alors, sans pour autant sombrer dans le misérabilisme et en faire une affaire par trop personnelle, j'aimerais ici répondre à ce texto, suprême étron, à mon sens indigne d'une personnalité politique de Gauche s'étant en son temps réclamée d'un programme intitulé si justement "L"humain d'abord".

         Je n'aime pas la division mais accepte les divergences d'opinions, divergences pouvant enrichir le débat lorsque nous nous retrouvons sur des valeurs et des objectifs communs comme par exemple battre la droite et l'extrême-droite afin d'apporter à nos concitoyens, par des réalisations concrètes, des raisons de croire en leur avenir personnel et collectif. J'ai soutenu la possible candidature de Jean-Luc Mélenchon dès 2010, quand certains Insoumis d'aujourd'hui grenouillaient encore au Parti Socialiste ou baguenaudaient en pleine nature. Je l'ai soutenu activement lors des campagnes de 2012 où j'ai été candidat aux législatives en portant le programme du Front de Gauche et de son candidat Jean-Luc Mélenchon. Je l'ai encore soutenu en 2017, même si pour des raisons non politiques, il ne m'a pas été possible d'être autant sur le terrain qu'en 2012. J'ai espéré jusqu'il y a peu un possible accord entre nos formations politiques mais ce ne fut malheureusement pas le cas. 

         Je reconnais sans peine que "L'avenir en commun" et la "France en commun" ont de grandes similitudes, non parce que le second serait un copier-coller du premier mais car nous avons tout simplement les mêmes aspirations sur bien des points. Or ce n'est pas en mettant en avant les sujets clivants qu'il devient possible d'avancer ensemble. Clivages bien souvent très schématiques et archi-caricaturaux. Loin d'être le seul au PCF, je suis pour la sortie du nucléaire, contre le projet d'aéroport de Notre Dame des Landes et pour un projet de dépassement progressif non seulement du Concordat en Alsace Moselle mais de l'ensemble des régimes particuliers relatifs aux cultes sur tout le territoire. Par ailleurs ce n'est pas en forçant ses partenaires de lutte à entrer dans un moule par la signature d'une charte rédigée et approuvée de façon unilatérale qu'on créé une dynamique de rassemblement. Certain(e)s camarades du PCF l'ont accepté et je respecte leurs choix. Pour ma part je ne le pouvais pas et cela n'avait jusqu'ici rien à voir avec une quelconque acrimonie à l'endroit de Jean-Luc Mélenchon. 

          Si acrimonie il y a à cette heure, c'est au seul sujet de ces paroles merdiques que je ne me permettrais jamais d'employer pour qualifier même le plus forcené des militants de La France Insoumise. Le militantisme nécessite un minimum de passion et ceux qui en ont trop ou sont par trop exclusifs n'ont pas à être insultés tant que nous portons les mêmes valeurs. "Vous êtes la mort et le néant" c'est à l'extrême-droite que ça s'adresse, pas à celles et ceux qui ont porté et soutenu la candidature de Jean-Luc Mélenchon. "Vous êtes la mort et le néant" c'est les puissances d'argent que ça qualifie, pas le Parti Communiste Français. La colère et la frustration ne doivent pas faire perdre la maîtrise de soi et conduire à jouer contre son camp. Parce que ma grand-mère disait toujours avec sagesse "Il y a à tout péché miséricorde, alors ne soyons pas plus catholiques que le pape." je me refuse résolument à en vouloir à Jean-Luc Mélenchon à titre personnel et, ne lui en déplaise continuerai à m'affirmer soutien de ses diverses candidatures dès 2010. Ce qui me blesse aujourd'hui ce sont ces mots "Vous êtes la mort et le néant", des mots qui font infiniment plus de mal que des coups, des mots qui n'honorent pas les valeurs de Gauche qui créaient jusqu'ici entre lui et moi cette proximité fraternelle aujourd'hui durement mise à mal. J'ose espérer ne pas avoir à m'entendre d'ici peu qualifié de "semi-dément" et je veux demeurer malgré tout positif, à défaut de pouvoir être sincèrement optimiste. Un homme d'honneur sait reconnaître ses torts et n'impute pas la responsabilité des ses échecs aux autres. C'est à l'Histoire qu'il appartiendra d'acquitter ou non Jean-Luc Mélenchon pour ses propos s'il s'obstine à les maintenir, mais je ne m'abaisserai pas à me porter partie civile dans un procès dont les enjeux dépassent le militant basique et mal dégrossi que je suis.

Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


Jn-Mc


 Source Illustration : Le Canard Enchaîné édit° du 17/05/2017 via Le Soir

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